Discipline positive : par où commencer ?


Discipline positive : par où commencer ?

Dans les tourbillons du quotidien parental, nombreux sont les parents qui se sentent dépassés face aux colères, aux crises, ou aux refus d’obéir de leurs enfants. Ils oscillent entre deux extrêmes : la permissivité (où l’enfant dicte tout) et l’autoritarisme (où l’adulte impose sans discussion). Entre les deux, une approche respectueuse et efficace existe : la discipline positive. Mais par où commencer quand on veut sortir des vieux schémas éducatifs ? Comment poser des limites sans crier, punir, ni culpabiliser ? Cet article vous accompagne pas à pas dans cette démarche transformatrice.

1. Comprendre la philosophie de la discipline positive

La discipline positive n’est ni une méthode magique ni une technique de manipulation douce. C’est une philosophie éducative fondée sur le respect mutuel, la fermeté bienveillante et la croyance que les enfants se comportent mieux quand ils se sentent connectés et capables.

Développée à partir des travaux d’Alfred Adler et Rudolf Dreikurs, et popularisée par Jane Nelsen, elle repose sur plusieurs principes fondamentaux :

  • Un enfant fait bien s’il se sent bien.
  • Les comportements inadéquats sont des appels à l’aide, pas des défis personnels.
  • L’objectif à long terme est d’éduquer, pas de contrôler.
  • L’erreur est une opportunité d’apprentissage.

2. Se questionner soi-même : l’introspection avant l’action

Avant même de chercher des « outils » ou des phrases toutes faites, il est essentiel de prendre un temps de réflexion personnelle. En effet, notre façon d’éduquer est souvent influencée par notre propre histoire, notre stress, nos croyances, et parfois nos blessures d’enfant.

Pistes de réflexion :

  • Quelle est ma vision de l’autorité ?
  • Est-ce que je crains de perdre le contrôle ou d’être un parent laxiste ?
  • Est-ce que je veux être obéi à tout prix ou apprendre à coopérer avec mon enfant ?
  • Quelle relation à long terme je veux construire avec lui ?

3. Offrir un cadre clair et sécurisant

La discipline positive ne signifie pas absence de règles. Bien au contraire ! Les enfants ont besoin de limites claires pour se sentir en sécurité. Mais ces limites doivent être posées avec bienveillance et constance.

Quelques repères pour poser un cadre :

  • Exprimez les règles de manière positive : au lieu de dire « ne cours pas », dites « marche doucement ».
  • Soyez prévisible : la routine et les rituels rassurent les enfants.
  • Expliquez le pourquoi de la règle : les enfants coopèrent mieux quand ils comprennent.
  • Soyez ferme et doux à la fois : un « non » dit avec amour reste un « non ».

Exemple : « Je comprends que tu veuilles encore jouer, et en même temps, c’est l’heure du repas. Tu pourras continuer après. »

4. Cultiver la connexion émotionnelle

Un enfant coopère mieux quand il se sent écouté, aimé et compris. La discipline positive repose sur cette conviction : la qualité de la relation est la base de tout.

Moyens concrets pour renforcer la connexion :

  • Prendre chaque jour 10 à 15 minutes d’attention exclusive avec l’enfant (sans distractions).
  • Accueillir ses émotions sans jugement (« Tu as le droit d’être en colère »).
  • Se mettre à sa hauteur pour parler.
  • Nommer ses besoins ou désirs, même s’ils ne sont pas satisfaits.

La connexion ne signifie pas que l’enfant obtient toujours ce qu’il veut, mais qu’il sent que ses émotions ont de la valeur.

5. Remplacer les punitions par des conséquences éducatives

La punition humilie, isole, et apprend à l’enfant à obéir par peur. La discipline positive, elle, propose des conséquences logiques, respectueuses et liées au comportement.

Exemples :

  • L’enfant a jeté ses jouets ? Il participe à les ramasser.
  • Il parle mal ? On met en pause la conversation et on en discute calmement plus tard.
  • Il ne veut pas s’habiller ? On propose de choisir entre deux vêtements (autonomie encadrée).

L’objectif n’est pas de « faire payer », mais d’accompagner l’enfant à réparer, à comprendre et à grandir.

6. Accepter les erreurs et apprendre ensemble

La discipline positive reconnaît que ni les enfants, ni les parents ne sont parfaits. C’est une éducation qui fait la place à l’imperfection, à la réparation, au pardon.

Quand vous criez, perdez patience ou punissez par automatisme… vous pouvez ensuite dire :

« Je suis désolé, j’ai crié parce que j’étais fatigué. J’aimerais faire autrement la prochaine fois. On peut en parler ? »

Ce genre de moments est extrêmement éducatif pour l’enfant : il apprend que même les grands peuvent se tromper, et que l’on peut toujours revenir à la relation.

7. S’entourer et se former

Commencer la discipline positive, c’est souvent nager à contre-courant. Il est donc important de ne pas rester seul.e dans ce cheminement.

Ressources pour débuter :

  • Livres recommandés :
    « La Discipline positive » de Jane Nelsen
    « Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent » d’Adele Faber et Elaine Mazlish
  • Podcasts, blogs, groupes Facebook bienveillants
  • Ateliers de parents ou accompagnement parental

Chercher du soutien n’est pas un aveu de faiblesse, c’est un acte de courage et d’amour pour ses enfants.

En conclusion : une aventure intérieure et familiale

Commencer la discipline positive, ce n’est pas changer ses enfants. C’est se transformer soi-même, dans son regard, sa posture et sa façon d’accompagner. C’est semer les graines d’une relation solide, empreinte de respect, de confiance et de coopération.

Ce n’est pas un chemin parfait, mais un chemin vivant.

Et vous, êtes-vous prêt(e) à commencer cette belle aventure ?

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